Mutation

Une exposition de Sarah Krespin

Du 03 au 05 décembre et du 11 au 12 décembre
en partenariat avec Delta Studio-Artist run space.

Une masse habite l’espace. A la fois statique et mouvante, rigide et souple, organique et végétale, elle laisse libre court à l’interprétation de chacun. L’indéfinition de la forme fait naître un sentiment d’incertitude, même d’inquiétante étrangeté : L’objet est en même temps (re)connu et étranger. Cette masse paraît s’animer de manière autonome dans l’espace, comme affranchie d’un geste créateur et d’une identité. Elle peut évoquer un organisme vivant ou ces rebuts, qui après leur usage, bougent et se transforment sur les bords des villes. Cette sculpture constituée de matière textile entrelacée de tiges de cuivre, n’est jamais présentée dans un état figé et définitif. Il ne restera qu’une trace numérique de chaque étape de transformation de la matière.
Réalisée pour l’espace de la Z.A.N Gallery, cette sculpture est le prolongement d’une série de pièces nommées « Mutation ». On passe d’une échelle humaine à monumentale. Le spectateur est dominé par cette chose devenue menaçante. Sa déambulation est contrainte, il doit s’arrêter, longer la matière, peut-être l’enjamber ou se baisser. Il devient acteur dans cet espace et ses gestes s’adaptent aux multiples formes qu’adopte la sculpture. Cette masse se confronte aussi à l’architecture du lieu. A l’intérieur du White Cube, elle cherche à trouver sa place, elle tient dans un état d’instabilité. Par moment, elle semble vouloir s’échapper, grimpe jusqu’aux coins du plafond dans un mouvement de torsion rappelant celui d’un arbre ou d’un animal, mais son mouvement est restreint par les limites des murs. Puis elle se déploie, envahit l’espace de la ZAN Gallery pour finalement retomber au sol. Et dans la nuit, alors que les visiteurs seront repartis, la forme se modifiera discrètement, induisant encore de nouvelles attitudes.

Sarah Krespin, novembre 2021.